Les effluves de moules fumées de cet été me hantent encore… Je me souviens des grains de sables sur la peau, l'odeur des pins, la mélodie du ressac, les rires des enfants, le souffle de la brise de l'océan… Le temps qui s'étire jusqu'à ne plus en percevoir le début ni la fin…
Lorsque je vais là-bas, l'éclade de moules (la terrée) est une tradition que j'attends avec impatience, les yeux brillants et l'eau à la bouche. Non seulement je sais que l'on va se régaler, mais j'aime la préparation qui se met en place : chacun y met du sien, pour ramasser des sacs entiers d'aiguilles de pin, les mettre à l'abri et les faire sécher ; sortir la planche adaptée inutilisée depuis l'an passé, et disposer précautionneusement les moules en quinconce afin d'obtenir de longues rangées bien serrées, recouvertes d'une grosse couche d'aiguilles de pins que l'on fera ensuite flamber, avant de déguster les moules carbonisées à même la planche, au clair de lune. Comme je suis sympa je vous remets la recette ici.
Pour l’éclade de moules (pour 10 personnes)
5 kg de moules / 1 grand sac d’aiguilles de pin / 1 planche en bois / 1 soufflet
Installer une planche à même le sol ou légèrement surélevée sur un terrain neutre. Disposer les moules en longueur (fente vers la planche et pointe vers le haut) en alternant d'une ligne à l'autre de façon à ce que les moules soient bien serrées. Les recouvrir d’une épaisse couche d’aiguilles de pin. Enflammer le tout à plusieurs endroits, laisser brûler jusqu’à ce que le brasier meure de lui-même. Renouveler si nécessaire l’opération jusqu’à ce que la cuisson des moules soit satisfaisante, 10 minutes environ. Donner quelques coups de soufflet pour repousser les cendres et récupérer délicatement les moules à l’aide d’une spatule en fer, ou les manger à même la planche. Ces moules fumées peuvent s'accompagner d'une tartine de pain de campagne au beurre salé.
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